Time is brain : une nouvelle solution ouvre des perspectives pour le rétablissement suite à un AVC

2020-05-13

Aujourd’hui, c’est la Journée européenne de prévention de l’AVC. Chaque année, à l’initiative de SAFE (Stroke Alliance for Europe), une attention particulière est consacrée aux causes et aux conséquences de l’AVC (accident vasculaire cérébral) le deuxième mardi de mai. C’est indispensable car 15 millions1 de personnes sont chaque année victimes d’un AVC dans le monde. Un tiers d’entre elles n’y survivent pas, tandis que 30 % en gardent des séquelles physiques ou mentales à vie. Ce chiffre continue d’augmenter, principalement à cause du vieillissement de la population en Europe. Le nombre de cas était de 3,7 millions en 2015 mais, selon les estimations, il devrait passer à 4,6 millions d’ici 2035. Cette maladie coûte annuellement 45 milliards d’euros2 à l’Union européenne, dont 20 milliards directement liés aux soins de santé.

Des nouvelles technologies contribuent heureusement à faire changer les choses. Avec l’ARTIS icono biplane, Siemens Healthineers ouvre la porte au traitement de l’AVC du futur. Nous transformons les soins et le traitement de l’AVC en vue d’obtenir les meilleurs résultats pour le patient. Car chaque seconde compte.

AVC par anée

Un AVC survient quand une partie du cerveau est privée d’oxygène et de substances nutritives, entraînant la mort des cellules cérébrales. L’AVC peut être provoqué par une hémorragie ou un caillot de sang. Dans le premier cas, on parle d’AVC hémorragique. Une artère se rompt, empêchant l’irrigation d’une partie du cerveau. 13 % des AVC sont des hémorragies.

Provoqués par des caillots de sang, les AVC ischémiques sont les plus fréquents. Une mauvaise hygiène de vie (tabagisme, hypertension, cholestérol, manque d’exercice physique, surpoids...) augmente les risques de formation de caillots de sang. Ils apparaissent suite à une coagulation locale, même sans blessure, et se forment généralement aux endroits où le sang circule mais s’écoule moins bien. Lorsque le caillot se détache, il est propulsé dans le corps. Dans le pire des cas, il arrive au cerveau. La zone exacte où il arrive dans le cerveau détermine la nature du handicap physique ou mental ultérieur : paralysie, faiblesse des bras, problèmes de parole, perte de la vue, incontinence, douleurs, fatigue, perte de mémoire... Certaines séquelles sont temporaires, d’autres sont permanentes.

Time is brain

Quoi qu’il en soit, chaque seconde compte. « Time is brain ». Deux millions de cellules cérébrales meurent chaque seconde, ce qui accroît le risque de dommages cérébraux, de handicap ou de décès. Une fois le patient arrivé à l’hôpital, un CT-scan ou une IRM permet de déterminer s’il s’agit d’un AVC hémorragique ou ischémique. Dans le cas d’une hémorragie, des interventions chirurgicales sont généralement pratiquées sans délai pour suturer l’artère rompue.

Lorsqu’il s’agit d’un AVC ischémique, une étude de la perfusion cérébrale est effectuée pour vérifier la quantité de tissus cérébraux touchés. Les médecins examinent l’irrigation de la structure cérébrale à l’aide d’un produit de contraste. La différence entre la partie endommagée en permanence et ce qui peut encore être sauvé s’appelle le mismatch. Il est primordial d’intervenir rapidement, car plus la réaction est rapide, plus la partie susceptible d’être sauvée est grande.

L’irrigation du cerveau

Après l’étude de la perfusion, le caillot de sang est dissous ou éliminé, soit via thrombolyse (médication qui fluidifie le sang), soit via thrombectomie. Cette opération visant à retirer le caillot est de plus en plus fréquente. Il s’agit d’une intervention endovasculaire minimalement invasive, qui se déroule en salle d’angiographie, à l’aide d’un produit de contraste et sous imagerie médicale. Le spécialiste pratique une incision dans l’aine, y introduit un cathéter et le guide, via l’aorte, vers la partie touchée du cerveau. Le caillot est alors aspiré, pulvérisé ou enlevé à l’aide d’un stent.

En 2015, les effets de la médication et de la thérapie vasculaire ont été comparés dans divers essais. Les résultats ont montré un impact positif plus important lors de l’élimination du caillot. Contrairement à ce que l’on supposait, les patients peuvent encore être traités à un stade ultérieur. Auparavant, un patient qui se présentait à l’hôpital douze heures après un AVC se voyait presque toujours prescrire une médication. Aujourd’hui, on enlève encore le caillot chez ce même patient. À long terme, l’intervention chirurgicale se révèle aussi la meilleure option. Au bout de 90 jours, le taux de mortalité est de 26 % avec la thérapie médicinale et de 14 % avec la thérapie endovasculaire.

Suite à ces essais, le nombre de procédures chirurgicales a augmenté de 26 %. C’est la raison pour laquelle, les autorités belges ont récemment décidé de développer 15 « stroke centers » dans notre pays. Ces hôpitaux seront les seuls à pouvoir réaliser ces interventions et disposeront de la meilleure infrastructure et d’un maximum d’expertise.

Nouveau flux de travail

À l’heure actuelle, un patient qui subit une thrombectomie en salle d’angiographie est déjà passé par divers services : urgences, radiologie, puis salle d’angiographie. Les périodes d’attente et les différents sites peuvent facilement faire perdre 90 minutes. Siemens Healthineers change la donne avec l’ARTIS icono biplane.

L’arceau de ce nouveau système tourne autour du patient à une vitesse inégalée et avec une très haute précision. Tout comme lors du CT-scan, l’imagerie 3D de qualité permet d’exclure l’hémorragie. Pour la première fois, il est possible, en salle d’angiographie, de dresser de manière dynamique dans le temps la carte de l’irrigation du cerveau à l’aide d’un produit de contraste, et de générer des cartes de perfusion indiquant les zones à sauver. À cet effet, l’appareil doit pouvoir réaliser successivement différents scans 3D rapides. Le double arceau flexible permet de prendre simultanément des clichés en 2D dans différents angles et de guider en détail le médecin tout au long de la procédure. Le recours à l’intelligence artificielle garantit une qualité d’image constante et réduit la dose de rayons au minimum.

Scan

En combinant le CT-scan, la perfusion et la possibilité de thrombectomie dans un seul appareil, en un seul flux de travail et sur une seule table, le diagnostic et le traitement sont plus rapides. De ce fait, le « time to groin », le délai séparant le diagnostic de l’intervention, passe de 90 à seulement 20 minutes. Selon des études, un gain de 30 minutes dans le diagnostic et le traitement augmente les chances de rétablissement du patient de 10 %. De ce point de vue, le gain d’efficacité est inestimable. La porte au traitement de l’AVC du futur est ouverte. Et c’est ce qui anime Siemens Healthineers : transformer les soins et le traitement des accidents vasculaires cérébraux en vue d’un meilleur résultat pour le patient.